D’octobre à décembre 2017, les services jeunesse du Y des femmes de Montréal proposent trois rendez-vous virtuels pour les intervenant(e)s, afin d’agir contre la cyberintimidation. Ce phénomène grandissant connaît une ampleur non négligeable, et concentre ses principales victimes au sein de la jeunesse.
Cette campagne de formation se compose d’une série de webinaires, distinguée par trois mots clés : Comprendre – Prévenir – Intervenir. Les services jeunesse espèrent qu’à travers le 1er webinaire les intervenant(e)s scolaires, institutionnels et communautaires seront mieux outillé(e)s dans la compréhension des enjeux liés aux médias sociaux, afin d’ouvrir le dialogue avec les jeunes quant à leur usage.
La cyberintimidation, qu’est-ce que c’est ?
La cyberintimidation se caractérise par la répétition d’actes d’intimidation en ligne, par l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC). On la retrouve sous plusieurs formes telles que les insultes, les menaces, les rumeurs, la cybervengeance, le sextorsion, etc.
Les réseaux sociaux n’étant qu’à un « clic », il n’y a pas d’heure fixe pour l’intimidation sur le Net. Cette cyberintimidation concerne un large public, elle est souvent faite de manière anonyme et peut laisser des traces permanentes.
Tout comme l’intimidation, la cyberintimidation peut avoir des conséquences néfastes chez ceux et celles qui la subissent. Les individus qui se sentent intimidés, harcelés ou menacés en ligne sont susceptibles de subir les effets de tels comportements dans plusieurs aspects de leur vie. La nature des moyens de communication utilisés amplifie les conséquences de l’intimidation, puisqu’un seul acte de cyberintimidation peut être relayé, démultiplié instantanément ou pérennisé, et ce, dans un environnement qui est public et dont l’auditoire est presque illimité. Les conséquences peuvent donc être dévastatrices lorsqu’une personne en est la cible, d’où l’importance de prévenir de tels gestes.
– Ensemble contre l’intimidation, Ministère de la famille du Québec
Objectifs du premier webinaire
Comprendre les habitudes des jeunes en ligne
Dans cette ère du numérique, les applications et les nouvelles plateformes se développent rapidement. Les réseaux sociaux ont pour fonction première de faciliter le partage et l’échange d’informations avec ses ami(e)s, grâce aux photos et vidéos. Chaque utilisateur crée une page personnelle qui reflète son identité, ses goûts et ses centres d’intérêt.
Un sondage a été réalisé auprès de jeunes pour connaître les réseaux sociaux dont l’utilisation est la plus répandue. Les réponses se concentrent autour de Facebook – Snapchat – Messenger – Instagram – Twitter.
Dans cette vidéo, les jeunes nous expliquent que chaque réseau se ressemble, mais que les fonctionnalités sont différentes. À titre d’exemples : Instagram permet de poster des photos de soi; et également de s’abonner à des personnes dont on cherche à s’inspirer, telles que les célébrités, les artistes, etc. Messenger offre la possibilité de chatter avec ses ami(e)s avec un support visuel et d’organiser des sorties. Snapchat permet de partager sa vie sociale dans le moment présent. Twitter est utile pour envoyer des vidéos qui vont susciter de vives réactions auprès d’un large public.
Les dangers de la surexposition sur Internet
Parfois les jeunes ont tendance à publier des informations confidentielles sur leur vie privée et leur intimité. Les jeunes n’évaluent pas toujours les conséquences des dangers de la toile, et les personnes mal intentionnées qui s’y promènent. D’autant plus qu’avec la configuration des réseaux sociaux, il y a cette illusion qu’on peut effacer les contenus publiés. Toutefois, ceux qui ont accès à un profil peuvent faire une capture d’écran du contenu compromettant, avant qu’il ne soit supprimé.
De plus en plus de jeunes laissent leur compte personnel devenir public; ils cherchent à être Instafamous ou encore être populaires sur YouTube. La célébrité est à la portée de tous, et celle-ci ne vient pas sans conséquence. Ce qui les expose à de nombreuses critiques positives comme négatives. D’autant plus que l’opinion du public est sans cesse sollicitée sur les réseaux par les commentaires, les boutons «J’aime» ou «Je n’aime pas».
Tout cela expose également les jeunes à la tromperie par le biais de faux profils créés; des rumeurs et de l’exploitation sexuelle par messages privés.
Discuter pour mieux sensibiliser
Rappelons que l’ouverture du dialogue est primordiale à la sensibilisation des jeunes, face aux dangers existants dans le monde virtuel. Il est essentiel de s’intéresser à ce qu’ils font sur les réseaux, sans pour autant les envahir ou tenter de les contrôler. Il faut les écouter dans le but d’arriver à comprendre quels besoins ils cherchent à combler sur les réseaux.
Les adultes ne doivent pas nécessairement voir un côté strictement négatif quant à l’utilisation des réseaux sociaux. Grâce à ces réseaux, les jeunes d’aujourd’hui sont organisés, planificateurs et acquièrent des connaissances utiles à leur vie quotidienne ou scolaire.
Les intervenant(e)s, les enseignant(e)s et les parents sont invités à voir les réseaux sociaux comme un tremplin sur lequel rebondir pour aborder certains sujets comme la sexualité, l’intimité, l’empathie, l’éthique, le rapport à soi et à l’autre.
Pour approfondir sur le sujet, visionner le Webinaire 1 – Comprendre – Que font les jeunes en ligne?
Vous pouvez également consulter le Guide d’animation Relations NETtes. Ce guide gratuit a été conçu par le Y des femmes pour les personnes travaillant avec les jeunes de 14 à 17 ans, afin de les sensibiliser au cyberharcèlement.