Désormais une tradition partout au Canada, la campagne Bell cause pour la cause ouvre la porte à la discussion et désire déstigmatiser les troubles de santé mentale. Après toutes ces campagnes annuelles à aborder le sujet publiquement, la reconnaissance de l’importance de la santé mentale a fait du chemin au sein de la population. Et cet enjeu ne diminue pas en proportion, encore moins en temps de pandémie.
Les troubles de santé mentale ne sont pas comme un rhume que l’on attrape et que l’on guérit avec un peu de repos et une tasse de bouillon de poulet. Ils sont souvent étroitement liés à d’autres enjeux sociaux majeurs tels que la pauvreté, la violence, le sexisme et l’exclusion vécus sur de longues périodes.
La pauvreté comme un des principaux facteurs de risque
Il a été reconnu par le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes que « la pauvreté constitue un des indicateurs les plus puissants de l’augmentation, de l’alourdissement et de la persistance des problèmes de santé mentale dans la population. Les statistiques démontrent que les femmes, particulièrement les mères cheffes de famille et les femmes âgées, sont parmi les couches les plus pauvres de la société. »
Sachant que:
- 45% des femmes ayant un revenu d’emploi à Montréal gagnent moins de 20 000$ par année
- 81,4% des familles monoparentales sont gérées par la mère
- le prix des logements est en forte hausse
- il n’y a pas assez de logements familiaux abordables
- le prix des denrées alimentaires connaît une hausse sans précédent
…il n’est pas surprenant de constater que l’angoisse, l’anxiété et le stress affectent plus souvent et plus sévèrement les femmes, surtout en ce temps de pandémie où les secteurs d’emploi majoritairement féminins sont les plus durement affectés.
L’intersection des risques multiplie les difficultés
En plus de faire partie des personnes les plus vulnérables compte tenu du contexte socio-économique, les femmes qui se trouvent à l’intersection d’autres facteurs de risques tels qu’être issue de l’immigration, noire, racisée, autochtone, en situation de handicap physique ou psychologique, en situation de violence conjugale ou sexuelle ou faisant partie de la communauté LGBTQ+, peuvent vivre une accentuation des problèmes de santé mentale.
Au Y des femmes de Montréal, nous constatons au quotidien que les difficultés de santé mentale sont multifactorielles et ne peuvent pas être détachées du continuum d’accompagnement que nous offrons lorsqu’une femme veut améliorer ses conditions de vie.
La place de la santé mentale au Y des femmes
Reconnaître et comprendre les causes sociales et sociétales qui se cachent derrière les difficultés qu’éprouvent certaines participantes à nos différents programmes n’est que la première étape vers un accompagnement adéquat et bénéfique. Le Y des femmes préconise une approche holistique et accompagne les femmes et les personnes de genre divers à développer des bases solides pour retrouver une stabilité et un contrôle sur leur vie et sur leur santé physique et mentale. C’est pour cette raison qu’un accompagnement psychosocial est offert dans la majorité de nos programmes, comme les programmes d’hébergement, d’employabilité, de soutien aux proches aidantes, pour ne nommer que ceux-ci.
Nous croyons au pouvoir de la communication et de l’éducation. Des journées comme Bell cause pour la cause ouvre la porte à la compréhension et aux échanges qui rendent notre société plus ouverte et sensible à ces enjeux importants.
Écoutez la vidéo officielle de la campagne Bell cause pour la cause 2022